L’année des 60 ans du jumelage entre Cuxhaven et Vannes a été lancée en force là-bas. Le 19 février, ce fut un concert par le trio Séférian au château Ritsebüttel. Le 19 mars, c’est une « matinée vannetaise » qui a réuni un bon public au théâtre de la Ville. Et c’était un gros spectacle de 2 heures 30 autour de l’art et de la personnalité de Charles Aznavour. L’auteur, Stephan Hippe, a intitulé son spectacle « Charles et comment il voyait le monde ». Titre tout à fait justifié car tout y était : l’origine arménienne d’Aznavour, sa difficulté à se faire accepter en France (discrimination) avant de devenir un héros national chez nous comme en Arménie. Le spectacle mettait aussi en valeur – dans les deux langues – les relations entre Aznavour et les vedettes contemporaines de la chanson : Piaf, Trénet, Gréco, Brel, Dalida, Bécaud, etc. Toutes références accompagnées d’extraits musicaux.
L’auteur de la page entière consacrée à cette matinée, est Maren Reese Winne, très fervente amie du jumelage. Elle souligne « la fascination du public pour la chanson française ».
Le foyer du théâtre, décoré aux couleurs des deux pays et de l’Europe, proposait une exposition sur l’histoire du (et des ) jumelages. Car le « doyen » Cuxhaven-Vannes a favorisé la naissance de Saint-Avé/Altenwalde ; Sulniac/Altenbruch ; Elven/Lüdingworth ; Theix/Sahlenburg. Il faut ajouter Ploeren/Wurster Nordseeküste, ces deux communes ayant fait explicitement référence aux cinq jumelage de Cuxland et Pays de Vannes . La jumelle de Ploeren est limitrophe de Cuxhaven comme Ploeren de Vannes.
Maren ne dit pas si après le 19 février et le 19 mars, il y aura un 19 avril !!! mais elle jette déjà un œil sur le rendez-vous de l’Ascension autour du Golfe du Morbihan.

Le maire et les « autorités » ont organisé des vœux en grand à la Kugelbacke Halle devant 800 personnes, en musique et avec une zone de jeux pour les enfants.

Air bien connu chez nous. De Hambourg à Cuxhaven, la question du dragage du port et de l’Elbe a été un refrain quasi permanent pendant tout le mois. Il y va de l’avenir du plus gros port d’Allemagne générant 600 000 emplois directs et indirects sur l’ensemble du pays. Il y a urgence, le fleuve perdant un mètre de fond par an, obligeant les plus gros cargos à délester avant d’entrer dans l’estuaire. Hambourg voudrait déposer les sédiments sur et autour de l’ilot de Scharhörn qui lui appartient, juste devant Cuxhaven. Les Länder voisins s’y opposent, l’îlot faisant partie du parc national Wattenmeer, patrimoine mondial de l’Unesco. L’enjeu est majeur. Les petits ports de plaisance de Cuxhaven, Altenbruch,
Neuhaus et Otterndorf ont aussi besoin de désenvasement.

La presse (Niederelbe et Cuxhavener) lance régulièrement des appels aux dons pour les concitoyens dans le besoin. Cela passe par l’association Tafel (table) qui aide en permanence un millier de personnes dans la ville et autour. Les dons récoltés à travers les journaux se montaient à 49 241 € à la mi-janvier. L’Ukraine en cet hiver de guerre mobilise aussi. Début février quatre voitures emplies de matériel médical, médicaments et premiers secours pour les soldats, prenaient la route pour Kiev. Par ailleurs en faisant le point sur l’accueil des réfugiés, les responsables élus et associatifs ont constaté qu’il manque encore de possibilités d’hébergement, de crèches, d’écoles et de cours de langues (au pluriel, car les réfugiés ne sont pas tous Ukrainiens).

Autre grand sujet du mois : la production éolienne d’électricité. En moyenne 3,3% de la surface du Kreis pourrait recevoir des « roues à vent » (Windräder). Le programme d’énergies renouvelables est triple : implanter de nouvelles éoliennes, remplacer les plus anciennes par de plus puissantes et…encourager les particuliers à produire de l’électricité… « sur leur balcon ! », c’est-à-dire installer des panneaux solaires chez eux. En Schleswig-Holstein, cela se fait, avec des subventions communales à la clé.

Le 19 janvier, les six principaux ports européens impliqués dans l’éolien offshore ont eu une réunion en vue d’harmoniser leurs programmes. Il s’agit de : Ostende (Belgique), Groningen (Pays Bas), Nantes/ Saint- Nazaire (France), Esbjerg (Danemark), Humber (GB), Cuxhaven (Allemagne). « L’alliance est la clé du succès » fut la conclusion de la rencontre. Cux sera parmi les bénéficiaires des 100 millions € prévus par le Land pour l’éolien offshore. Les prévisions nationales sont de 30 GW en 2030, 40 en 2035, 70 en 2050.

Elles étaient une curiosité du port de Cuxhaven : les grues bleues de Steubenhoft. La dernière vient d’être démontée. Pour être rangée au rayon du patrimoine ? Non, pour finir à la ferraille ! Au grand regret des promeneurs.

Le recensement 2022, clos au 31 décembre, fait de Cuxhaven une ville de 49 698 habitants, en légère hausse. Ce malgré un nombre record de décès : 838, le plus élevé depuis 20 ans. Cela veut dire que la ville a reçu de nouveaux habitants. Parmi la population recensée, il y a 6 520 étrangers (Ausländer), mais parmi les « nationaux », on comptabilise 113 origines nationales différentes. Ce qui fait dire au journaliste « Die Welt zuhause in Cuxhaven » (le Monde à la maison à Cuxhaven). Le top 3 est : 1 173 germano-portugais ; 697 germano-syriens ; 659 germano-ukrainiens. Ces deux derniers groupes comptent un nombre important d’implantés récents du fait de la guerre dans leurs pays d’origine. Les germano-turcs (comme ceux de Vannes) sont très impliqués à la suite du séisme qui vient de frapper leur pays d’origine.  On a aussi compté 190 personnes d’origine inconnue ! La doyenne est née en 1918 (104 ans). Trois hommes pourront fêter leurs 100 ans cette année.

Le petit port voisin de Dorum-Neufeld a accueilli fin janvier un bateau à fond plat équipé comme gite touristique. Il ne naviguera pas mais permet à ses occupants de se laisser bercer au gré des marées. A Spieka-Neufeld, toujours près de Cux, c’est un phare désarmé qui est transformé en « hôtel pour deux ».

Je termine cette revue (subjective) du mois de janvier en saluant l’initiative du comité Cuxhaven-Vannes de mettre à l’affiche le 19 février à 18 h , au château, le trio familial Séférian : Jean-Claude, le père, Christiane, son épouse et Marie, leur fille. Au programme : chansons et musiques de films français. Beau lancement du 60e anniversaire du jumelage ! Bravo !

Le restaurant Esszimmer (la salle à manger) a pensé aux gens qui seront esseulés pendant la période de Noël. Il leur propose un dîner le 18 décembre entre 18 h et 21 h 30 à prix libre (« au chapeau », dirait-on pour un spectacle). Quant à la presse locale, elle fait un appel régulier aux dons dans le cadre de sa Weihnachtaktion (action pour Noël).

L’ambiance en ville était à la fois festive et grave au cours du premier week-end de décembre. Le maintenant traditionnel rassemblement du samedi au soutien à l’Ukraine s’est prolongé de façon conviviale sur la terrasse de la Maison des Jeunes. Des réfugiés présentaient des objets faits maison et des spécialités friandises de chez eux. Les enfants ont chanté des airs traditionnels d’Ukraine.
Pendant le meeting, Kämmererplatze, un Ukrainien citoyen de Cuxhaven depuis 23 ans, Oleg Maksymenko, coorganisateur de la manifestation, a fait une analyse de la situation. Il a dit comment le soutien indéfectible à son pays d’origine assure la défense des pays baltes et de la Pologne : « Si Poutine avait réussi son agression en Ukraine, sa volonté impérialiste l’aurait conduit à restaurer la « Grande Russie ». Il l’a dit et il le ferait ». M. Maksymenko a aussi dénoncé le dévoiement de la guerre, les Russes visant délibérément la population et les infrastructures de son pays. Le maire de Cuxhaven présent a redit le soutien actif de la ville. Rappelons que déjà près de 1 000 réfugiés ukrainiens sont reçus à Cuxhaven.
Quelques jours plus tôt, le journal mettait à l’honneur le rôle de deux réfugiés ukrainiens : bénéficiaires de la Tafel (table de solidarité) ils y sont aussi bénévoles très actifs.